Le lundi 19 novembre 2012, s’est tenu dans la salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale un colloque riche en interventions sur la parité et la diversité.
« Il faut quitter ses enfermements pour aller vers l’Autre », tel est le message essentiel délivré par FAM lors d’un colloque sur la parité et la diversité à l’Assemblée nationale.
Organisé par Fadila Mehal, présidente des Marianne de la diversité et Nadia Bey, présidente de l’association Les sans-voix, il s’agissait pour les différents intervenants de faire un état des lieux de la diversité et de la parité dans la France de 2012 et d’avancer des propositions visant à améliorer la situation. Rappelons que la France a encore un long chemin à parcourir au regard notamment des pays scandinaves. Les femmes se heurtent encore trop souvent au « plafond de verre » dans les entreprises et les conseils d’administration, l’inégalité salariale à compétences égale perdure. L’absence des minorités dans les conseils d’administration est encore plus visible : plus de la moitié des entreprises du CAC40 ne compte aucun administrateur issu des minorités dans son conseil d’administration.
Si Madame Georges Pau-Langevin, ministre déléguée auprès du ministre de l’Education nationale chargée de la réussite éducative a salué certaines avancées et notamment la composition du gouvernement paritaire, « une véritable hécatombe d’hommes », elle a déploré une réalité encore trop inégale pour les uns et les autres. « Au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie sociale, la parité et la diversité ont du mal à s’imposer », a t-elle souligné tout en rappelant la nécessité d’ « aller à contrecourant des idées reçues pour faire avancer les choses », évoquant avec émotion le modèle de Rosa Parks aux Etats-Unis.
La présidente de FAM est intervenue sur les thèmes qui lui tiennent à coeur : le rôle et la place de la femme de l’outre-mer dans cette France mosaïque, la nécessité de la transmission et de « s’ouvrir à l’autre avec un grand A, de quitter les enfermements afin de découvrir des points de vue différents, source d’enrichissement ». Evoquant le haka polynésien lors des célébrations du 14 juillet dernier place de la Concorde, elle a ainsi rappelé que la France est une France plurielle : « L’outre-mer, de la Polynésie à St Pierre et Miquelon est un véritable laboratoire et nous avons beaucoup à apprendre, notamment en matière d’habitat, de comportements, de gestion des risques naturels ».
Gisèle Bourquin a insisté sur l’importance du lien intergénérationnel. « Il faut que les choses soient dites, que les jeunes puissent faire leur miel des histoires transmises par les personnes porteuses de tradition. Il faut savoir d’où l’on vient afin d’être en mesure de se construire sereinement, d’être ancré dans la société ».
Elle a rappelé la mission de FAM : repérer et révéler ces femmes au delà des mers, ces « héroïnes anonymes » qui ont tant à nous apprendre, à partager et à transmettre. « Toutes ces femmes sont des exemples. Elles montrent le chemin », a-t-elle conclu.
Gisèle Bourquin participait à la table ronde sur la diversité avec notamment Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix et Jonathan Hayoun, président de l’Union des Etudiants Juifs de France.
La parité et la diversité, c’est maintenant !
Rassemblant des personnalités aussi diverses que Georges Pau-Langevin, ministre déléguée auprès du ministre de l’Education nationale chargée de la réussite éducative, Christine Kelly membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel et Bariza Khiari, sénatrice de Paris et vice-présidente du Sénat, le colloque a été l’occasion pour chacun d’exposer un point de vue original sur la diversité et la parité dans la France de 2012. Tous ont rappelé les avancées et les freins encore bien présents, notamment le « plafond de verre » auquel se trouvent encore confrontées les femmes dans la société française.
Tous se sont retrouvés sur la nécessité de déconstruire les idées reçues, les stéréotypes. « La diversité c’est un cadeau, pas un fardeau, », a martelé Fadila Mehal. « A chaque fois que la laïcité est menacée, la diversité et la parité le sont ». Tous ont insisté sur le rôle de la femme dans la transmission, la nécessité pour elle d’accéder à l’éducation, et son apport spécifique dans la société. Bariza Khiari, sénatrice de Paris, a ainsi déploré l’absence des femmes à la table ronde des négociations sur le Proche-Orient. Les hommes sont également intervenus, notamment Ghaleb Bencheikh pour évoquer l’exigence démocratique : « nous avons beaucoup à apprendre de la Scandinavie en la matière » et Jonathan Hayoun qui a insisté sur la nécessité de distinguer communauté et communautarisme et l’importance du dialogue des mémoires.
A l’issue du colloque, sept propositions ont été faites dont la mise en place d’un baromètre de l’égalité salariale afin de venir à bout de l’inégalité salariale dans les entreprises et l’utilisation du mot « garantir » à la place du mot « favoriser » quand il s’agit de l’égalité des femmes et des hommes aux responsabilités professionnelles, politiques et sociales.
L’association Les Marianne de la Diversité
Créée en 2005 après les émeutes dans les banlieues, l’association présidée par Fadila Mehal a pour objectif de « donner une image positive des femmes de France et de la diversité dans un esprit de cohésion sociale et d’égalité des chances ». Elle se bat pour une meilleure représentativité des femmes dans les entreprises, les partis politiques les médias et la haute administration. Gisèle Bourquin est membre du comité de parrainage.
www.lesmariannedeladiversité.org
L’association Les Sans Voix
Présidée par Nadia Bey, l’association dont la devise est « le droit au droit » cherche à « faire valoir les droits des plus vulnérables, des minorités visibles, des discriminés et des laissés pour compte ».
Crédit photo : Les Marianne de la Diversité
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