Aujourd’hui, seule la silhouette de Nelson Mandela semble avoir traversé le temps. Pourtant, loin d’être un combattant solitaire, sa lutte n’a été possible et n’a triomphé que, parce que dans l’ombre, des hommes et des femmes partageaient son message et étaient prêts à se battre pour cette cause.
Nelson Mandela a traversé les portes du grand passage, il part avec une œuvre immense accomplie. Il représente l’image et la personnalité d’un homme qui à lui seul a incarné tout ce que Femmes au-delà des Mers a voulu souligner : courage, détermination, grandeur d’âme, pardon, absence de ressentiment.
« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question : qui suis-je moi, pour être brillant, radieux, talentueux, merveilleux ? En fait qui êtes-vous pour ne pas l’être ? Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres. Au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres. »
Nelson Mandela
Sa disparition est l’occasion d’éclairer son combat et de réaffirmer l’universalité de son engagement.
Aujourd’hui, seule la silhouette de Nelson Mandela semble avoir traversé le temps. Pourtant, loin d’être un combattant solitaire, sa lutte n’a été possible et n’a triomphé que, parce que dans l’ombre, des hommes et des femmes partageaient son message et étaient prêts à se battre pour cette cause.
Les femmes, elles aussi, ont su représenter un symbole de la construction d’une nouvelle Afrique du Sud. Parmi elles, citons Miriam Makeba, dont la voix est devenue le symbole de la lutte anti-apartheid. Son tube « Patha patha » l’a propulsera en haut de l’affiche. Cependant, son apparition dans un film anti-apartheid la contraindra à un exil de 31 ans. Partout où sa carrière la conduira, elle n’aura de cesse de délivrer des messages contre l’apartheid et pour le boycott de l’Afrique du Sud. Gisèle Bourquin se souvient de son appel à la paix, la tolérance et l’union entre les peuples, lors de son concert aux Champs Elysées en 1977.
A ses côtés, Ellen Kuzwayo partageait le même message pour l’égalité des droits mais défendait, en plus, ardemment l’égalité des sexes. Baignée depuis sa tendre enfance dans les valeurs de l’ANC, elle devient secrétaire dans les années 40 de la section jeune où elle côtoie Nelson Mandela, Walter Sisulu and Oliver Tambo. Elle enseignera puis se consacrera au travail social où elle militera pour une forme de propriété privée encourageant les immobiliers à construire au sein des township. Pour ces activités militantes, elle sera emprisonnée 5 mois. Tout au long de son parcours, elle veillera à promouvoir la place des femmes et témoignera, en 1985, dans un livre autobiographique, Call me woman, des violences domestiques. Elle sera la première auteure noire à recevoir un prix littéraire sud-africain. En 1994, suite aux premières élections multiraciales, elle devient membre du parlement pendant cinq ans.
Un an plus tard, Gisèle Bourquin a eu l’immense honneur de rencontrer cette femme de combat totalement par hasard, comme si la destinée l’avait alors placée sur son chemin.
Alors qu’elle se rendait en Afrique du Sud pour assister à un Concours de Musique Panafricain en 1995, Gisèle Bourquin, rencontre deux femmes de Chicago dans son hôtel avec qui elle se lie d’amitié. Ces dernières lui proposent de se joindre à elles. Le lendemain, elles allaient lui permettre de rencontrer Ellen Kuzwayo. De cet échange inoubliable, elle a retenu que la force des combats est de croiser les approches politiques, sociales et culturelles.
V.G., décembre 2013
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