Kathleen Gyssels, membre de FAM, nous livre un article fascinant en anglais sur les représentations des femmes dans la révolution haïtienne « Les Créoles Galantes ? White Women and the Haitian Revolution ».
La Révolution haïtienne n’a pas été représentée que par des Haïtiens, Antillais, Français (et autres francophones). De fait, des écrivains américains ont été inspirés de cette période mouvementée de Saint-Domingue pour des métafictions historiographiques : Madison Smartt-Bell est ainsi l’auteur d’une monumentale trilogie où nous suivons Toussaint Louverture dès les premiers « Soulèvements » (All Souls’ Rising est le premier tome, voir un article de K.Gyssels sur la revue trilingue TANBOU), aux lendemains de l’indépendance.
Mais aussi l’Haïtien Jean-Claude Fignolé n’en finit pas d’être fasciné par le « Jacobin noir » et consacre sur le mode spiraliste un portrait de l’Univers de Plantation dans la colonie française qui fut à la fois la plus riche et la plus « meurtrière », vaste mouroir pour des « pièces d’ébène ». C’est dans Moi, Toussaint Louverture, avec la plume complice de l’auteur, une phénoménale introspection dans l’esprit révolutionnaire du meneur de la révolte d’esclaves qui fit d’Haïti la première République noire du Nouveau Monde. Dans cet article, je m’intéresse toutefois moins au protagoniste héroïque qu’au personnage féminin. Le sort des femmes (noires et blanches) est resté sous-documenté : la conjointe du maître comme de l’esclave a généralement été laissée à l’ombre des représentations « conventionnelles ». Les deux auteurs partagent en effet le dessein de ne pas passer sur la Créole et l’esclave, la servante et la maîtresse des colons français, des commandeurs et des esclaves.
Ce chapitre est aussi à découvrir dans Passes et impasses dans le comparatisme caribéen postcolonial. Cinq traverses (Honoré Champion, 2010, chapitre 4)
Télécharger en pdf l’article complet : Les Créoles galantes. Women and HRMunro2006ed.
Kathleen Gyssels, janvier 2014
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