Inauguration de la Maison de la Nouvelle-Calédonie

Inauguration de la Maison de la Nouvelle-Calédonie

Le 22 novembre 2008, à l’occasion de son inauguration marquée par une journée porte ouverte, la Maison de la Nouvelle-Calédonie, à Paris, a accueilli « Femmes au-delà des mers », offrant ainsi à Gisèle Bourquin, Présidente de cette association, et à son équipe, l’occasion de rencontrer les personnalités calédoniennes présentes et d’envisager la création de passerelles entre les femmes de Nouvelle Calédonie et toutes les autres femmes d’au-delà des mers.

QUAND « FEMMES AU-DELÀ DES MERS » RENCONTRE LES FEMMES DE NOUVELLE-CALÉDONIE

 

Les artistes calédoniens sont venus en nombre contribuer au succès de cette journée porte ouverte, offerte à tous ceux qui savent combien les échanges multiculturels sont nécessaires au rapprochement des êtres humains. L’assistance a pu ainsi découvrir que l’association des étudiants et stagiaires kanaks de Paris cultivait avec talent l’art de la polyphonie, maintenant, à l’intérieur de leur quotidien européen, une pratique artistique répandue dans le Pacifique et tout particulièrement en Nouvelle-Calédonie.

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Chanteurs de l’Association des étudiants calédoniens

nvlle-caldonie-chants Inauguration de la Maison de la Nouvelle-Calédonienvlle-caldonie-chants Inauguration de la Maison de la Nouvelle-CalédonieMais l’île n’était pas représentée que par ces jeunes gens studieux : danseurs, musiciens et conteurs ont quitté leur territoire pour venir emplir de leurs corps, de leurs rythmes et de leurs voix, le coeur de la Maison de la Nouvelle- Calédonie, cet espace délimité par huit poteaux sculptés, symbolisant la grande case kanak.

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Danseurs calédoniens

D’ailleurs, tout visiteur franchissant le seuil de cette Maison de la Nouvelle-Calédonie, doit savoir qu’il entreprend un voyage à travers les mythes kanak, dont celui de Téâ kanaké, le premier de tous les hommes selon la tradition kanak. Cette Maison n’est pas seulement un lieu aménagé avec goût, elle est aussi, elle est surtout, chargée de sens. Sans doute est-ce pour cela qu’elle paraît si accueillante. En marge de cette fête initiatique qui a dû faire vibrer les murs alentour, se sont déroulés des rencontres et des débats plus austères en présence de personnalités de la Nouvelle- Calédonie. C’est dans ce cadre que l’Association « Femmes au-delà des mers », a été invitée à présenter ses objectifs à des élus calédoniens.

Nombre des élus rassemblés pour écouter Gisèle Bourquin, Présidente Fondatrice de l’Association étaient d’ailleurs des élues ! En effet, autour de Daniel Poigoune Vice Président de la Province Nord, membre de la commission de la femme et seul homme politique calédonien présent dans la salle, on remarquait plusieurs élues de la Province Nord, de la Province des Iles et de la Province Sud. Ces femmes politiques ont manifesté un vif intérêt pour la démarche de Gisèle Bourquin, elle-même femme d’au-delà des mers par sa naissance et par sa carrière. C’est, en effet, à travers son propre parcours, ses propres expériences et ses rencontres de femmes exceptionnelles que Gisèle Bourquin a perçu la nécessité de créer une structure ouverte aux femmes originaires d’Outre-mer et d’ailleurs afin de permettre à celles-ci de se rencontrer, d’échanger leurs savoirs et d’en valoriser les contenus.

nlle-calédonie-élues Inauguration de la Maison de la Nouvelle-Calédonie

Elues des trois provinces

« Du fait de leur rôle spécifique dans ce processus que représente toute vie, les femmes ont une façon originale d’explorer leur environnement et de se positionner par rapport aux problèmes qu’elles rencontrent », estime Gisèle Bourquin, laquelle est, par ailleurs, convaincue que l’époque contemporaine commençant à se montrer réceptive à leurs talents, plus rien ne justifie que les femmes demeurent en retrait des changements en cours dans le monde. Une prise de position qui répond parfaitement aux engagements d’auditrices telles que Caroline Machoro, Conseiller pour la Province Nord, et Eddie Josephau, Conseiller aux Affaires Européennes, toutes deux présentes lors de cette rencontre.

« Si elles partagent une langue et un pan d’histoire, les femmes des collectivités d’Outre-mer et des pays francophones possèdent aussi de solides spécificités culturelles, insiste Gisèle Bourquin. « Femmes au-delà des mers » veut oeuvrer au rapprochement de ces femmes d’horizons si divers.

L’association se propose de favoriser ainsi l’émergence, dans tous les domaines, de femmes de ressources, avec pour objectif ultime, la valorisation des apports de ces femmes, que ceux-ci relèvent de la tradition, de l’expérience ou de la science », poursuit-elle.

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A gauche : Joël Viratelle

En bref, pour paraphraser Gisèle Bourquin, « Femmes au-delà des mers » s’affirme comme « une passerelle jetée entre les femmes de la planète Outre-mer » à partir de rencontres, de colloques et autres événements centrés sur les expertises féminines répertoriées et susceptibles d’ouvrir des champs de réflexion sur des problèmes de société. Ainsi, et à titre d’exemple, « les soins et les rites entourant la naissance et la prime enfance dans différentes régions du monde » feront l’objet, prochainement, d’une conférence-débat organisée par cette association dont l’invitée sera Laurence Pourchez, anthropologue et ethnocinéaste d’origine réunionnaise, coordinatrice d’un ouvrage collectif de chercheurs sur ce sujet.

nlle-calédonie-joredieh Inauguration de la Maison de la Nouvelle-Calédonie

Marie Adèle Jorédieh

Désireuse de concrétiser la notion d’échanges et d’ouverture à la différence, de permettre un véritable enrichissement réciproque lors des rencontres organisées par l’association, Gisèle Bourquin envisage de situer certains de ces événements audelà des mers plutôt qu’à Paris : « Afin que soit mieux perçu le cadre de vie, donc le mode de vie des femmes dont nous proposons de diffuser le message », explique-telle, avant d’ajouter : « Dans un deuxième temps, ces actions devront conduire à l’élaboration d’une riche e-plate-forme d’échanges planétaires dont la vocation sera de répertorier puis d’expertiser la diversité des savoir-faire socioculturels de femmes de tous les continents ». Ainsi, se trouvera constitué un vaste patrimoine.

Les propos d’une intervenante de terrain, Marie-Adèle Joredieh, sont venus démontrer le bien fondé du projet de Gisèle Bourquin. En effet, cette femme a exposé les problèmes auxquels elle s’efforce de faire face au sein de sa tribu en précisant à plusieurs reprises qu’elle s’exprimait depuis son « champ d’ignames », comme si elle avait tenu à rappeler à son auditoire d’un jour qu’elle était « ici » mais s’exprimait quand même depuis « là-bas ».

Il était manifeste qu’elle aurait préféré accueillir Gisèle Bourquin « là-bas » ! Par ailleurs, en déplorant que les jeunes femmes de sa tribu aient pris l’habitude de laisser leurs très jeunes enfants devant la télévision pour se livrer en toute tranquillité à d’autres activités que celle, si importante, de parler à ces enfants, cette Calédonienne aborde sans nul doute un problème qui ne concerne pas que les jeunes mères de son île et qui touche à la transmission et au développement du langage. En somme, en quelques phrases, cette femme de ressources a fait passer l’auditoire d’un constat particulier à un problème général dont les retombées concernent toutes les femmes d’au-delà des mers soucieuses de la sauvegarde de leur culture mais aussi de l’émergence d’élites intellectuelles au sein de leur descendance. Les dynamiques élues de la Nouvelle-Calédonie ont paru sensibles à cette perspective de « rencontre de terrain ». Prendront-elles Gisèle Bourquin au mot en invitant « Femmes au-delà des mers » à venir découvrir leurs savoirs et leurs savoir-faire dans leur île du bout du monde ?

M.R.

 

FAM

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